Quand une femme parle...
- Florence Clémente
- 15 mai
- 2 min de lecture
Je partage cette réflexion pour toutes celles qui, comme moi, ont été réduites au silence, ignorées ou méprisées. Aujourd'hui, ma parole s'élève pour celles qui, chaque jour, subissent les mêmes attaques, les mêmes humiliations, les mêmes tentatives pour faire taire. Ce n'est pas seulement mon histoire, mais celle de toutes les femmes qui refusent de se soumettre à l'injustice. 💪♀️

« Quand une femme parle, elle dérange. Quand elle se tait, elle consent. »
[ Benoîte Groult.]
Aujourd’hui, j’ai parlé.
Et ce que j’ai reçu en retour, ce n’était pas une réponse, mais un rappel à l’ordre, une leçon. Un ton paternaliste. Des formules condescendantes. Des insinuations blessantes....
Un lexique que bien des femmes reconnaîtront : celui qui, sans détour ni politesse, nie leur légitimité, minimise leur parole, et les renvoie fermement, à leur juste place — celle du silence.
Mais ce n’était pas seulement l’affaire d’un ton déplacé. Il s’agissait d’un regard posé de haut, d’une manière de répondre qui trahit non pas la fonction, mais la posture.
C’était aussi — et surtout — l’expression d’un pouvoir. Celui que confère une fonction. Une autorité. Un monopole sur les décisions.
Et, parfois, sur la parole.
Un pouvoir qui croit savoir, et mieux.
Qui explique, au lieu d’écouter.
Qui sermonne, au lieu de répondre.
Qui accuse de mépris, tout en usant lui-même d’ironie et de dédain.
On m’a parlé comme si je n’avais pas bien lu, pas bien compris - comme si j’étais déficiente intellectuellement.
On a usé de tournure paternaliste et infantilisante.
On a raillé mon projet, tourné en dérision mes arguments, disqualifiant toute ambition que je pourrais avoir.
Et l’on a conclu qu’il ne valait plus la peine de me répondre.
On a même poussé le vice à m’accuser de diffamation, pour m’intimider sans doute.
On m’a écrit comme à une enfant trop sensible, trop fragile, trop émotive.
Trop femme, peut-être.
On a sous-entendu que mes propos étaient dénués de valeur, en portant un jugement implicite sur la qualité de mon raisonnement.
On m’a manqué de respect, jusque dans les formes les plus élémentaires de la correspondance, en omettant délibérément la formule de politesse. Un détail ? Je ne crois pas, non.
Quand la parole dérange, l’autorité s’acharne… Mais être femme ne justifie ni le mépris, ni la désinvolture, ni la maltraitance épistolaire.
Je suis convaincue que si j’avais été un homme, d’autres mots, d’autres tournures, d’autres égards auraient été employés.
Je n’ai pas peur.
Je n’ai pas consenti.
Et je ne me tairai pas. 🔥✊
Comments